• Introduction
  • L'histoire de la nature de la lumière
    • Introduction
    • Les idées de la théorie corpusculaire
    • Les idées de la théorie ondulatoire
    • Le triomphe de la théorie ondulatoire
    • Conclusion
  • La vitesse de la lumière est au coeur des expériences
    • Introduction
    • Romer prouve que la vitesse de la lumière n'est pas infinie
    • Fizeau met en place une ingénieuse expérience
    • Foucault précise la vitesse de la lumière
    • Conclusion
  • L'avènement électromagnétique de la lumière
    • Introduction
    • Les débuts de l'électromagnétisme : Ampère et Faraday
    • Maxwell précise la nature électromagnétique de la lumière
    • La théorie électromagnétique de nos jours
    • Conclusion
  • Notre mesure de la vitesse de la lumière
    • Introduction
    • Présentation, description du four à micro-ondes
    • Les ondes stationnaires au cœur du four à micro-ondes
    • Notre expérience et notre mesure de la vitesse de la lumière
    • Conclusion
  • Conclusion

III.2 Maxwell précise la nature électromagnétique de la lumière

III.2.1 Le point de vue mécanique de Maxwell
III.2.2 La révolution de la théorie électromagnétique

Fig.1, James Clerk Maxwell



J
ames Clerk Maxwell (figure 1) est un grand savant né d’une famille noble. Depuis son plus jeune âge, c’est un prodige en mathématique et il décide d’effectuer ses études dans les sciences physiques.

I
l se prend d’intérêt pour les phénomènes électromagnétiques où il compte effectuer ses recherches. Maxwell est mis au courant des travaux de Faraday et notamment sur son idée de milieu "tentaculaire". Maxwell décide donc d’expliquer mathématiquement l’électromagnétisme et les faits observés.

III.2.1 Le point de vue mécanique de Maxwell

S
elon Faraday, le champ électromagnétique se propage dans des "tubes de force" tentaculaires dans l’espace. Mais comment calculer précisément la position d’un tentacule dans l’espace ?

Fig.2

M
axwell tend à repenser la configuration de l’espace. Il suppose donc que l’espace est rempli d’un fluide dont le champ électromagnétique résulte de tensions et de pressions sur celui-ci. Il y aurait donc des remous et la création de tourbillons permettant d'interpréter l'électromagnétisme. Donc lorsque il y a un changement au niveau de l’équilibre des forces, cela se transmettrait de tourbillons en tourbillons. Donc, contrairement à Faraday, Maxwell met bien évidence le fait que l’électromagnétisme est une perturbation qui se propage c'est-à-dire une onde.

A
insi, de son modèle mécanique Maxwell tire trois conséquences :

1
- L’électromagnétisme consiste en la propagation d’une onde et non en une action instantanée.
2
- Cette propagation dépend des caractéristiques du milieu traversé.
3
- L’introduction d’un "éther" est indispensable.

III.2.2 La révolution de la théorie électromagnétique

A
près avoir effectué son modèle "analogue", Maxwell veut concevoir son analyse mathématique. Tout d’abord, il remarque que le diamètre des tourbillons est extrêmement petit, beaucoup plus petit que des molécules. Cela lui facilite la tache car il peut les assimiler à des points. Ainsi, Maxwell peut caractériser l’effet du champ électrique et du champ magnétique en un point puis passer à son voisin puis aller à tous l’espace. Ainsi, Maxwell rend compte de l’évolution du champ électromagnétiques c'est-à-dire : de sa propagation. Celle-ci est entièrement décrite quantitativement à l’aide des quatre équations fondamentales de l’électromagnétisme qu’on nomme aussi plus communément les « équations de Maxwell ». A partir de l’une d’entres elles :

Avec respectivement les constantes électrique et magnétique (nous n’irons pas plus loin…)

M
axwell peut donc calculer la célérité d’une onde électromagnétiques et la valeur qu’il trouve est approximativement …300 000 km/s ! La même vitesse qui avait été mesurée pour la lumière grâce à Fizeau et Foucault. Quelle étrange coïncidence... Mais les équations de Maxwell permettent d’aller plus loin dans cette comparaison. En effet, celles-ci permettent de donner la configuration de l’onde dans l’espace, et ainsi, Maxwell s’aperçoit que les ondes électromagnétiques sont associées à des vibrations transversales… comme la lumière ! Encore une coïncidence.

Fig.3

Le champ magnétique se propage perpendiculairement au champ électrique et réciproquement : l’onde électromagnétique est une onde transversale

A
insi, un nouveau pas est franchi, Maxwell est conduit à admettre qu’un même milieu permet à la fois la propagation des ondes électromagnétiques et des ondes lumineuses. Mais, tout de même, l’identité est frappante, il y a tant d’arguments pour que l’on admette que la lumière soit une onde électromagnétique...

M
axwell estime alors qu’il peut prouver ceci, il suffirait de montrer qu’une onde électromagnétique se propage à la même vitesse que la lumière dans les mêmes milieux (conducteurs, non-conducteurs, opaques, transparents) et il affirme que : "si l’on trouve que la vitesse de propagation des perturbations électromagnétiques est la même que la vitesse de la lumière, et cela non seulement dans l’air, mais dans tous les autres milieux transparents, nous aurons de fortes raisons de croire, que la lumière est un phénomène électromagnétique...". Ainsi, Maxwell applique ses équations de propagation d’ondes électromagnétiques à tous les milieux. Toutes ses déductions s’accordent pour affirmer que tous les phénomènes lumineux peuvent être expliqués avec la théorie de l’électromagnétisme. On en arrive enfin à la conclusion tant attendue :

LA LUMIERE EST UNE ONDE ELECTROMAGNETIQUE

E
tant arrivé au but, Maxwell se débarrasse de tout son modèle mécanique comprenant ses tourbillons puisqu’il sait qu’il avait conçu ceci seulement pour l’aider grandement à forger sa théorie. Il conserve seulement ses équations, celles qui permettent dorénavant de décrire le comportement continu d’une onde électromagnétique. L’idée d’éther est alors conservée mais, Maxwell ne souhaite rien dire quand à sa nature. Le théorie de Maxwell apporte une unification considérable. Malheureusement, les contemporains de son époque ont beaucoup de mal à admettre une théorie qui puisse lier l’optique et l’électromagnétisme ensemble. La théorie de Maxwell tombe donc aux oubliettes, il faut attendre qu’une expérience cruciale la ressuscite. Cette expérience, on la doit à Hertz.

Fig.5, Heinrich Rudolf HERTZ

E
n 1885 le physicien Heinrich Hertz réfléchit sur l’électromagnétisme et se plonge dans l’étude approfondie de la théories de l’électromagnétisme de Maxwell. Il décide alors d’effectuer une expérience consistant à étudier les propriétés de ces fameuses ondes électromagnétiques (figure 6). Ayant découvert plus tôt une onde dont la longueur d’onde est de un mètre nommée « hertzienne » ou ce que l'on appellerait aujourd’hui onde radio, Herz montre que cette onde est de nature transversale tout comme l'a longtemps dit la théorie ondulatoire. Mais encore, cette onde électromagnétique révèle qu’elle possède les mêmes propriétés que la lumière : réflexion et réfraction, interférences et diffraction. Mais surtout, elle se déplace exactement à la vitesse de 300 000 km/s ! S'en est fait, la lumière est dorénavant une onde électromagnétique.

Fig.6, Oscillateur ou "excitateur" utilisé par Hertz pour son expérience