A
u cours du 19ème siècle la théorie ondulatoire s’installe solidement. La nature ondulatoire
de la lumière est mise en évidence par certaines expériences comme le font Young et Fresnel
avec les interférences et la diffraction. Et enfin, nous verrons la confirmation expérimentale
de cette théorie par la fameuse expérience "cruciale" menée à bien par Léon Foucault.
D
écouverte d’un point de vue historique par le physicien Grimaldi en 1665 et expliquée par Fresnel
beaucoup plus tard, la diffraction de la lumière, est interprétée correctement pas la théorie
ondulatoire de la lumière de Huygens. Cette expérience permet alors de mettre en évidence la
nature ondulatoire de la lumière.
P
our observer ce phénomène, il suffit de posséder une source lumineuse monochromatique (une seule
longueur d’onde) comme un LASER, de la placer devant un dispositif avec une ouverture circulaire ou
une fente et un écran derrière perpendiculairement à la direction du faisceau Laser. (figure 1 et 2)
A
près avoir traversé l’orifice de très petite dimension (1mm, 0,5mm, 0,2mm), le faisceau laser
cylindrique s’élargit en faisceau conique. On observe donc sur l’écran une figure de diffraction (figure 3).
Ce phénomène se produit lorsque l’ouverture par laquelle la lumière passe est de petite taille.
L’ouverture a diffracté la lumière du laser.
S
ur l’écran placé perpendiculairement au faisceau on observe alors une tache lumineuse entourée
d’anneaux alternativement éclairés et noirs. Aussi, on s’aperçoit que la majorité de l’intensité
lumineuse se trouve dans la tache centrale (figure 4). Contrairement à ce que l’on pourrait croire, plus le
trou diminue de diamètre, plus la tache centrale augmente de diamètre et plus la diffraction est
visible. On admet que ce phénomène montre bien que la lumière est une onde et met en défaut sa propagation
rectiligne.
O
n renouvelle l’expérience cette fois en plaçant une mince fente sur le trajet du faisceau laser.
Cette fois-ci on observe sur l’écran une tache centrale brillante au centre, qui est deux fois
plus large que les autres taches se trouvant perpendiculairement à l’axe de la fente (figure 5). L’énergie
lumineuse se trouve encore concentrée dans la tache centrale (fugure 6). La lumière subit encore une fois
le phénomène de diffraction.
E
n conclusion, lorsque la lumière rencontre une ouverture ou un obstacle de petite dimension,
la diffraction se produit et est caractéristique des ondes. Ce phénomène est le principe de
Huygens. Ces expériences peuvent dorénavant être interprétées par la théorie ondulatoire et confirment
l’hypothèse de la nature ondulatoire de la lumière.
En 1801, le physicien et médecin Thomas Young, met en évidence le phénomène optique des
interférences avec sa fameuse expérience des doubles fentes. Cette expérience, tout comme la
diffraction, confirme encore la nature ondulatoire de la lumière. Il s’agit d’observer des
franges d’interférences car les ondes lumineuses se superposent.
Fig.7
P
our ce faire le dispositif expérimental consiste à placer une lampe émettant une lumière
monochromatique et éclairant une fente F horizontale devant laquelle est placé un écran
vertical comportant deux fentes très fines et horizontales S1 et S2 distantes de quelques
millimètres, disposées symétriquement par rapport à S (figure 7), c'est les fentes de Young.
Fig.8
Fig.9
S
ur un écran placé dans la zone où les faisceaux lumineux issus de S1 et S2 se recouvrent,
on observe des franges alternativement brillantes et sombres comme on le voit sur la figure
9 : Ce sont des franges d’interférences qui répartissent périodiquement l’intensité (figure 8).
Comment la somme des éclairements produits par les faisceaux lumineux émis par les fentes
sources S1 et S2, peut-elle engendrer l'obscurité des franges sombres ? L'explication de ce
phénomène a été donnée successivement par Young (1804) et par Fresnel (1815) grâce à la
théorie ondulatoire de la lumière. D’ailleurs, à titre indicatif, le principe qui s’utilise pour calculer
l’intensité lumineuse lors des interférences est appelé le principes de Huygens-Fresnel.
Nous le passerons ici, puisqu'il fait appel à des connaissances mathématiques au delà
de notre niveau, et ce n'est pas le but principal de notre projet.
E
n conclusion, ce phénomène d’interférences des ondes qui découle aussi de la diffraction est
encore une fois interprété seulement avec la théorie ondulatoire de la lumière. Cette
expérience constitue encore un argument très solide en faveur de la théorie de la lumière
de Huygens. Par ailleurs, dans cette même période, grâce à ce phénomène, le physicien
Auguste Fresnel montre que la lumière est une onde transversale, c’est à dire que le
mouvement de l’éther est perpendiculaire au déplacement de l’onde.
M
ais les interférences et la diffraction ne sont que deux arguments d'observations, ils
sont interprétables seulement par la théorie des ondes mais ils ne réfutent en rien la théorie
corpusculaire. C’est quarante ans plus tard que Léon Foucault vas trancher entre les deux
et révolutionner la physique moderne.
I.3.2 F
oucault et son miroir tournant en 1850 : Une expérience cruciale
E
n 1850, le physicien et astronome Léon Foucault (dont nous exposons la biographie en deuxième
partie) décide de se lancer dans l’étude de la vitesse de la lumière (un sujet très passionnant
en physique), il en fait d’ailleurs son sujet de thèse de doctorat : "Sur la vitesse relative
de la lumière dans l’air et dans l’eau". Il est question de montrer s'il existe une quelconque
différence de la vitesse de la lumière dans l’air et dans l’eau. Cela pourrait ainsi prouver la
théorie ondulatoire et supprimer enfin la théorie corpusculaire.
P
our ce faire, Foucault met en place un dispositif faisant appelle à un miroir et pas n’importe
lequel. Il s’agit d’un miroir tournant (figure 10) très puissant fonctionnant par compression d’air et ayant
une vitesse de rotation autour de 600 à 800 tours par seconde ! Sa vitesse de rotation était
estimée par rapport au son qu’il produisait ce qui empêchait donc toute tentative de mesure de
la vitesse de la lumière par manque de précision.. Ce miroir a été inventé par le physicien Arago
(figure 11), qui par des problèmes de santé, dû abandonner l’expérience. Cette très ingénieuse expérience consiste à l’étude
de la vitesse de propagation d’un rayon lumineux dans l’eau par rapport à l’air.
Fig.10
Fig.11, François Arago
D
ans son dispositif, Foucault a aussi utilisé une lame semi-réfléchissante pour pouvoir réfléchir
vers un oculaire, la lumière renvoyée par le miroir tournant et une lentille convergente pour
placer en un seul point les rayons provenant de l’héliostat. Il a posé aussi deux miroir M et M’
dont le chemin parcouru par la lumière de vers M’ est fait d’un long tube de 3 mètres de long
contenant de l’eau.
C
onsidérons tout d’abord la vitesse de la lumière dans l’air. Lorsque le miroir tournant est
immobile, la lumière provenant de a est réfléchie par la lame semi-réfléchissante en a sur
l’oculaire. Maintenant lorsque le miroir est mis en rotation, le temps que la lumière fasse un
aller-retour entre M et m, elle arrive en a’ mais plus exactement en a’ sur l’oculaire. Foucault
remarque donc un décalage lorsque le miroir est en mouvement. Ceci est du à la vitesse de la
lumière car pendant son aller-retour, le miroir tournant a tourné d’un angle très petit. Il reste
plus qu’à faire la même chose pour un rayon traversant le tube d’eau. Il ne faut pas oublier
que Foucault utilise une autre petite lentille L’ pour compenser la réfraction produite par
l’eau afin d’éviter de fausser les résultats.
Fig.12
Les échelles ne sont pas respecter car le tube contenant de l’eau mesurait
3m mais l’ouverture seulement 3mm.
L
orsque le rayon lumineux provenant le l’héliostat arrive sur m, il est réfléchi vers M’ et effectue un
aller-retour de 3 mètres dans le tube d’eau. Aussi, entre temps, le miroir m a tourné d’un angle. Si la
lumière va plus vite dans l’eau alors l’angle fait par le miroir est encore plus petit que l’angle
précédemment fait pour l’air et donc on devrait voir dans l’oculaire un déplacement du rayon lumineux
entre a et a’. Cela confirmerait ainsi la théorie corpusculaire réduisant à néant la théorie ondulatoire.
Or si le contraire se produit, si le faisceau lumineux (a’’) est plus dévié que a’, alors l’angle du
miroir est encore plus grand et donc la lumière va moins vite dans l’eau. Evidemment ici, il ne s’agit
d’aucuns calculs mathématiques, seulement d’un résultat qualitatif.
C'
est ainsi que le 27 avril 1850, Foucault voit apparaitre dans son oculaire une déviation plus grande
pour la lumière qui a traversé l’eau que celle qui a traversé l’air. C’est fait, la lumière va plus vite
dans l’air que dans l’eau. La théorie corpusculaire (ou émission) a vécu, elle a connue son heure de gloire
mais est "incompatible avec les faits" : la théorie ondulatoire triomphe enfin ! La lumière est bien
une onde !
Fig.13, Thèse de Foucault (1853)